Pour une autre politique forestière, par les Radioactif.ve.s
Pour des sources d’informations supplémentaires sur les mobilisations forestières :
Voir le site de l’occupation du campus de l’ONF à Velaine en Haye
Voir le site du collectif SOS Forêts
Voir le site du Snupfen.
Au tournant du mois de décembre dernier se tenait la COP-21, dont chacun.e aura entendu parler. Entre autres questions, cette conférence internationale aura mis à son ordre du jour la discussion sur le maintien de forêts, considérées comme des ressources qui participent au stockage du carbone.
Au même moment, en décembre 2015, un autre COP était discuté, un COP dont bien peu de personnes auront entendu parler. Le COP était ici l’acronyme pour le Contrat d’objectif et de performance concernant la politique forestière, en France, pour la période 2016-2020.
Ce COP a été signé par la Ministre de l’écologie, le Ministre de l’agriculture, le secrétaire d’état au budget pour les représentants de l’Etat ; puis par l’Office National des forêts, l’ONF, l’établissement public chargé d’appliquer la politique forestière ; et, enfin, la Fédération nationale des communes forestières, la FN.Co.For, qui rassemble les communes possédant une part importante des forêts publiques.
Du 24 novembre au 17 décembre, les personnels forestiers, les agents de l’ONF, ont occupé le campus de formation de l’ONF situé à Velaine en Haye, à proximité de Nancy. Ils protestaient à la fois contre le projet de contrat d’objectif et de performance et contre le projet de vente de ce campus, qui reste un lieu important pour assurer la formation des personnels forestiers. Plus généralement, par cette occupation au moment même où se déroulaient la COP-21, ils soulignaient que l’orientation de la politique forestière effective était contradictoire avec les discours gouvernementaux affirmant une volonté d’une politique climatique plus ambitieuse.
Cette opposition des personnels forestiers, et cette occupation, ne sont pas le premier acte de mobilisation des personnels forestiers ou des associations écologistes intéressées par la politique forestière. Depuis 2011 en Lorraine, puis 2013 à l’échelle nationale, s’est constitué le collectif « SOS Forêts », qui rassemble des associations écologistes nationales (Les Amis de la Terre), des fédérations de naturalistes régionales, des associations locales opposées à des projets d’exploitation intensive de certains massifs forestiers (comme les forêts de Cévennes qui alimenterait la centrale à biomasse de Gardanne), et les principales organisations syndicales des personnels forestiers, la CGT-Forêts et le Snupfen, le syndicat national unifié des personnels forestiers et des espaces naturels.
L’émission de ce soir va donc revenir sur les raisons des contestations de l’hiver parmi le personnel forestier, mais aussi sur les actions entreprises par le collectif SOS-Forêts. Là où les espaces forestiers sont souvent perçus comme des espaces qui seraient finalement des périphéries sans grand enjeux pour le quotidien de la population, notamment de la population urbaine, les mobilisations forestières des dernières années montrent au contraire que la politique forestière soulève des questions qui ont des répercussions plus vastes. C’est la question des fonctions écologiques des forêts d’abord, avec le stockage du carbone ou la stabilisation des réseaux hydriques. Ce sont aussi des questions socio-économiques, en particulier lorsque la ressource en bois commence à être utilisé pour alimenter des industries énergétiques.
Philippe Berger est secrétaire fédéral du Snupfen, et a donc participé aux mobilisations de l’hiver autour du Contrat d’objectif et de performances, et participe également aux initiatives du collectif SOS forêts depuis plusieurs années.